jeudi 2 septembre 2010

Le Schisme.

Schisme

Besoin de t’écrire. Le soleil a frappé, brûlant à mon front
J’ai perdu notre couleur, celle bien fraîche de ta maison
Nous sommes partis. Tu m’as quittée, vivre au sommet de la nef
Sacrée, lointaine, inodore et acide à mes yeux chétifs.

J’ai oublié le rythme de ton souffle.
Celui qui élève et chauffe à ébullition mes mains froides et moites
Revenir sur tes pas, ceux au son si cher, que mes rires étouffent.
Sentir à nouveau tes livres, les lettres chiffrées qui m’épatent.

Toucher tes doigts. Ceux oubliés sur ta table, ton sweat et ton oreiller
M’asseoir au creux de tes bras, revoir tes prunelles se réveiller.
Entendre couler l’eau, pure, douce et belle glisser sur ta peau.
Seulement caresser le mur où un jour tu as calé tes mots.

Revoir la clé. Celle que tu chéris et gardes au chaud
Etre à ta table garnie, ton couvert propre et brillant
Sentir comme une merveille de tes boîtes empilées au plafond,
Vêtir le rideau qui couvre ton nid de mes cris et de ses crocs.

M’habiller de la couleur du ciel, celle qui t’habite, t’habitait
Je suis prête à être la porte, celle qui te retenait, celle qui te gardait
Coincer mon cœur au téléphone pour que tu saches
Que je saigne, rit, hait, aime pour toi et ton visage.

J’ai oublié la femme qui grésillait à ta radio
Celle qui nous berçait de ses chansons, de sa voix et de ses ronronnements.
Elle est loin maintenant. Entre d’autres mains, une autre écoute, une autre accro.
Je l’aime d’avoir cajolé tes paroles pour divertir mes tourments.

J’ai perdu ma pensée en prose, je n’ai plus que les tiennes
Le fer rouge de tes adresses m’a blessé, aimé un peu.
Tu es ailleurs. Loin de mes rires, des tes habitudes, de ma couleur et de mes yeux.
Près du ciel, du son du cloché, et d’autres sirènes.

Je chante ta voix, ris ton cœur, parle tes mots
Pense ton regard, embrasse tes lèvres et avale tes colères.
Je ne suis plus. J’étais, je ne serais plus qu’un souvenir. Dernière,
La dernière page. Celle d’un début pour toi.

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